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    L'empire QUEBECOR
    et son fondateur Pierre Péladeau (1925-1997)
    par Bernard Bujold
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Album Photos
Le fondateur de Quebecor
Pierre Péladeau
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Chapitre 6
Ami ou ennemi
Des sentiments cachés

Pierre Péladeau aimait ou n’aimait pas une personne et il ne cachait jamais son opinion.
Cela faisait partie de sa personnalité.

Mais ma plus cruelle découverte fut d'apprendre que plusieurs membres du «Québec Inc» détestaient
et méprisaient Péladeau en cachette. Lorsqu'il était vivant, ceux qui ne l'aimaient pas avaient
peur de son pouvoir financier et ils n'admettaient jamais leur sentiment publiquement. On le louangeait
dans l'espoir de profiter de ses faveurs et surtout, de ne pas être la cible d'un magnat de la presse
qui pouvait être très vindicatif. Une fois mort, ces mêmes gens n'avaient cependant plus rien à
craindre et ils n’ont plus hésiter à manifester leur dédain envers Pierre Péladeau qui avaient été,
selon-eux, un personnage vulgaire et sans aucune classe.

Plusieurs dirigeants d’entreprises ou d’organisations m’ont souvent fait part de ce sentiment durant
les mois qui ont suivi son décès. Jamais des gens de la classe moyenne mais toujours des
intellectuels et des bien-pensants. Cela m’a surpris mais surtout profondément attristé.
Même une conseillère en recherche d’emploi (Murray Axsmith) m’avait recommandé d’enlever
la mention Pierre Péladeau dans mon curriculum vitae. J’avais été atterré par sa suggestion.

Bien sûr, il est normal d’avoir des ennemis et Pierre Péladeau ne se cachait pas pour afficher ses
sentiments envers plusieurs plusieurs personnes. Mais de découvrir qu’autant de dirigeants
méprisaient Péladeau secrètement, j’ai été renversé de le découvrir.

Je n’ai pas l’intention ici d’en faire un débat et j’ai plutôt choisi de vous parler de six cas particuliers,
parmi les plus significatifs et très notoires, concernant des amis et des ennemis de Pierre Péladeau.


PIERRE ELLIOTT TRUDEAU

Parmi ses ennemis, il y avait l’ex-Premier ministre du Canada, Pierre E. Trudeau (1919-2000).
Ce dernier était un personnage très particulier et on pouvait l’aimer pour son esprit brillant
ou le détester pour son arrogance. Mais dans le cas de Péladeau, sa haine provenait des
années au Collège de Brébeuf où les deux hommes avaient été des confrères de campus.
Il semble que Trudeau était un peu trop arrogant aux yeux de Péladeau.

Personnellement, j'ai rencontré Pierre Trudeau à quelques reprises et à chaque fois j'ai été séduit.
L'homme avait du caractère mais il était brillant. Il savait discuter et il avait un charisme qui le
distinguait des autres personnes dans un groupe.

Je me souviens de trois rencontres que j'ai eues avec lui. La première était dans les années 1976
à Matane en Gaspésie. J'avais à peine 20 ans et je lui avait posé quelques questions en conférence
de presse. J'avais été impressionné par l'attention et le respect qu'il m'avait accordée.

La deuxième rencontre eu lieu bien des années plus tard  vers 1995 au Stade de tennis
DuMaurier (Uniprix). Trudeau était un fidèle visiteur au tournoi de tennis mais un seul soir,
le même à chaque année, le mercredi. Il était toujours l'invité de la compagnie DuMaurier et Imasco
et j'avais pu le saluer dans la loge des invités VIP. Il était évidemment la vedette de la soirée et
tous les gens le saluaient comme s'il était un champion de tennis.

La troisième rencontre fut quelques mois avant sa mort.
Trudeau aimait marcher et on pouvait souvent le croiser sur la rue Sherbrooke. Un jour, je vois
un vieil homme remonter difficilement la rue de La Montagne. Le vieil homme me regardait
sérieusement dans les yeux comme pour me signaler qu'il ne voulait pas de pitié. Nous nous
sommes croisés sans dire un mot mais il y avait eu comme une communication non verbale.
Il semblait me dire : "Je sais! Je suis vieux".
Je voulais offrir de l'aider à se rendre à sa résidence située à quelques rues en haut de la côte
de la rue de La Montagne mais je ne l'ai pas proposé, un peu par gêne et peut-être aussi par
respect pour sa dignité. Quelque temps plus tard, j'ai appris son décès.
Pierre E. Trudeau représentait pour les Québécois de son époque l'homme public que nous aurions
aimé être ou avoir comme conjoint, si vous étiez une femme. Il était riche, il avait fière allure,
athlétique, intelligent, bon père de famille et séducteur.

Selon-moi, Justin Trudeau, le fils de Pierre Trudeau, est appelé à devenir un grand politicien
car il a hérité des forces de son père. Il sait s'exprimer intelligemment et il aime rencontrer les gens.
Son handicap, qui est aussi son principal atout, est son nom de famille et les accomplissements de
son père qui seront difficiles à surpasser.
Il est possible que Justin nous déçoive sur le plan politique mais je crois qu'il faut donner la chance
au coureur. Justin Trudeau a toutes les qualités pour être un grand politicien et selon moi un futur
Premier ministre du Canada.

Je n’ai jamais confronté Péladeau au sujet de Trudeau et je respectais son opinion.
Avec Pierre Péladeau, il fallait un peu appliquer l’adage de la mafia italienne.
« Mes ennemis sont aussi vos ennemis… »
On ne pouvait pas vraiment avoir une opinion favorable envers ses ennemis.
Pour Péladeau c’était noir ou blanc. Pas de zone grise. On était avec lui ou contre lui!
Si on était contre lui, il fallait simplement éviter de le confronter.


CONRAD BLACK

Un autre ennemi juré de Péladeau était Conrad Black.
Le cheminement de Conrad Black (63 ans) ressemble beaucoup à celui de Robert Campeau (84 ans).
Dans les deux cas, ce sont de puissants individus qui croyaient pouvoir toujours imposer leurs idées
et gagner dans leurs projets.

Robert Campeau a joué et gagné souvent mais il a perdu son risque de 1988.
L'emprunt de 7 milliards $ pour Federated Stores était financé en tenant compte
d'un scénario positif. Dans le cas de la hausse des taux d'intérêt, on savait déjà avant d'acheter
que ce serait la faillite de l'empire Campeau. Il habite aujourd'hui dans un petit appartement à
Ottawa. Péladeau connaissait Campeau et il compatissait avec sa situation.

Dans le cas de Conrad Black il a pris le risque de s'opposer à la Justice américaine plutôt que de
laisser ses jetons sur la table. Au poker on dirait qu'il a misé contre la banque! Le pari est sans retour.
Il faut certe avoir confiance en sa chance mais selon les grands joueurs, il faut toujours présumer
d'un possible échec et se garder une porte de sortie.

Pierre Péladeau était ce genre de joueur prudent. Il calculait son risque et il y ajoutait toujours
un scénario noir avec une porte pour sa sortie du jeu. Si le résultat était trop négatif et qu'il n'y
avait aucune sortie de secours, il n’embarquait pas dans la partie. Il me répétait souvent que son
empire Quebecor avait été bâti selon cette notion de prudence et ce, malgré la légende urbaine
d'un Péladeau audacieux et fonçant aveuglément. Cette légende était un autre bluff à lui...

Il n'aimait pas Conrad Black car il avait négocié avec lui dans un projet commun et il en était ressorti
amer. Il considérait Black trop confiant. Il pensait la même chose de Campeau mais il avait de la
sympathie pour lui contrairement à ses sentiments envers Conrad Black.
"L'affaire de Black va casser au frette... (froid)" m'avait déclaré Péladeau.
C'était en juin 1996 durant les négociations avortées pour le Toronto Sun.

L'ex-magnat de la presse Conrad Black n'est pas un idiot, au contraire, et s'il a perdu des plumes
dans la poursuite de la justice américaine, même beaucoup de plumes, il s'est défendu de façon
tenace. Conrad Black est un homme doté d'une intelligence supérieure et il a écrit des livres d'histoire
qui sortent des rangs. Inutile de prétendre que ceux-ci ont été écrits par des "ghostwriter" car
Conrad Black aime et sait écrire. C'était d'ailleurs sa marque de commerce à Sherbrooke lorsqu'il
était co-propriétaire du Sherbrooke Record. David Radler gérait le petit journal local et Black
s'amusait à parcourir le monde pour écrire des reportages qu'il publiait à Sherbrooke.
Personne ne les lisait localement mais Black se faisait plaisir et pourquoi pas, car il était le
propriétaire! De plus, des chefs d'État lisaient ses textes ce qui n'est pas rien. Il en envoyait des
copies directement aux attachés politiques du président Lyndon B. Johnson, lesquels furent séduits
au point d'inviter Black à couvrir leur congrès à Washington.

Conrad Black peut aussi lire un livre d’histoire de quelque 1 600 pages et il se souvient de tous
les détails: dates, noms, lieux, etc. C’est un phénomène mais cela peut devenir ennuyant dans
une discussion de salon. Conrad Black est un être d'exception.
Pourquoi s'est-il retrouvé le dos au mur? Probablement parce qu'il a perdu le sens de la réalité.
Le pouvoir peut aveugler et le commencement de la fin des grands hommes est toujours lorsque
ceux-ci commencent à se croire invincibles. Black a cru qu'il pouvait toujours gagner mais tout bon
joueur sait qu'il vaut mieux se retirer après quelques grandes victoires.

Un financier, décédé aujourd'hui, Jean-Louis Lévesque avait dit un jour à mon oncle:
"Tu sais, ce n'est pas parce que tu gagnes une fois que tu vas toujours gagner"
Conrad Black a gagné plusieurs fois dans sa vie mais il a perdu en restant trop longtemps à la
table des risques. Selon moi, il se recyclera comme dans le personnage vedette du
roman de Tom Wolfe: "A Man in Full". Dans ce livre, l’homme d’affaires déchu devient un leader
religieux…


LUCIEN BOUCHARD

Un autre ennemi de Péladeau était Lucien Bouchard.
Il le détestait car il considérait avoir été trahi par ce dernier.

L'autobiographie de Brian Mulroney "Mémoires" remet  en avant-scène la trahison qu'il a lui-même
vécu face à Lucien Bouchard. Je connaissais les sentiments de Brian envers Lucien mais les
nouvelles preuves dévoilées dans le livre de Mulroney m’ont permis de faire un rapprochement
avec un événement que j'ai personnellement observé alors que Pierre Péladeau, subissait le même
traitement.

L'événement remonte en 1996, à l'occasion du Sommet économique du Québec. Pierre Péladeau
ne voulait pas faire de politique mais il s'était laissé convaincre par le pharmacien Jean Coutu de
participer au Sommet qu'organisait Bouchard pour relancer l'économie du Québec. Au début de la
relation, Péladeau aimait bien Bouchard qu'il considérait un type sympathique et agréable.
Il appréciait surtout son côté intellectuel.

L'amitié a bien fonctionné jusqu'à la fin du Sommet alors que le président des caisses populaires
Desjardins, Claude Béland, a dévoilé les noms des hommes d'affaires du Québec qui prendraient
la direction de divers comités de relance. Péladeau espérait obtenir celui de l'entrepreneurship car
Lucien ne cessait de lui dire qu'il était un modèle à suivre pour tous les entrepreneurs du Québec.
Quel ne fut pas sa déception lorsqu'il s'apercu qu'il n'était pas invité sur aucun des comités
"après-sommet". Il considéra l'insulte comme une trahison de la part de Lucien Bouchard.
Il ne lui parla plus, sauf une fois lors des inondations au Saguenay Lac St-Jean.  Il ne l'avait pas
vu venir vers lui et il ne pouvait plus retourner dans la voiture. Il décida donc de le saluer mais
il me confia qu'il ne fallait jamais faire confiance à cet homme.


LES JUIFS

On a beaucoup parlé de la prétendue haine de Pierre Péladeau envers les Juifs. En fait, cela est une
mauvaise interprétation. Péladeau admirait les Juifs et un psychologue industriel qui analysait
mon style de gestion, après mon congédiement de 1998, me dit que j’avais toutes les tendances de la
gestion juive. De toute évidence, Péladeau appliquait les principes Juifs dans son style de gestion
et j’en avais capté les enseignements durant mon passage à ses côtés. On me conseillait même
d’offrir mes services à des entreprises à propriété juive et que de toute évidence, j’y serai très à
l’aise et efficace.

Pierre Péladeau a été mal compris pour les propos qu'il a tenus envers les Juifs et ce
sont des Québécois qui ont été la courroie de transmission dont le Magazine L’Actualité, alors dirigé
par Jean Paré (Avril 1990). Péladeau a été déstabilisé par la levée de bouclier qui a suivi le reportage
de l’Actualité. Mais comment réagir lorsque vous faites un compliment qui est perçu comme
une insulte? Vous êtes comme en knock-out.
Il avait voulu dire que les Juifs prenaient trop de place dans l’économie parce que les Québecois
n’étaient pas assez dynamiques. Il voulait féliciter les Juifs pour leurs succès et encourager les
Québécois à copier leur système.

Pierre Péladeau fut très humilié de la révolte à son égard et il n’a jamais voulu le pardonner aux Juifs.
Pierre n’oubliait pas si quelqu’un l’insultait ou l’humiliait, surtout sur la place publique.
Il rejettera les Juifs jusqu’à sa mort allant même jusqu’à demander de vérifier si les fournisseurs
de Quebecor avaient des propriétaire d’origine juives…


RENÉ LÉVESQUE

René Lévesque (1922-1987) était un personnage un peu brouillon, plus ou moins proche de ses
enfants et pas indépendant de fortune, pour ne pas dire sans le sou.

Péladeau adorait Lévesque qu’il considérait comme un véritable ami.
Il l’a souvent reçu à sa maison dans les Laurentides et il lui a procuré un emploi lorsque Lévesque
en avait besoin après sa défaite politique. J’avais moi aussi connu Lévesque et nous partagions tous
les deux, Péladeau et moi, la même admiration envers le personnage.

Mon amitié avec Pierre a d’ailleurs vraiment débuté en 1988 lorsque j’ai voulu mettre sur pied
une fondation en l’honneur de René Lévesque et en particulier pour faire un musée de sa maison
natale à New-Carlisle en Gaspésie, région d’où j’origine. J’avais fait des démarches avec Corinne Côté
et quelques anciens ministres dont Yves Duhaime et Clément Richard ainsi qu’avec son ancien chef de
cabinet, Jean Roch Boivin.

J’avais suggéré le nom de Péladeau comme président. Il avait été touché mais il préférait attendre
que le projet soit plus avancé.  Mais nous avions vraiment établi un contact personnel et quelques
années plus tard en 1991, il m’offrira de devenir son adjoint exécutif.


BRIAN MULRONEY

Pierre Péladeau considérait Brian Mulroney comme un ami et il lui  avait même organisé
des cocktails bénéfices lorsque Mulroney débutait en politique.
Parfois nous parlions de Brian, Pierre et moi, et jamais il n’a eu un mauvais commentaire.

Personnelllement, j’ai bien connu Mulroney car j’ai travaillé dans son cabinet en 1984
et j’ai pu voir des similitudes entre Péladeau et Mulroney.

Les gens appuient souvent leur jugement sur la valeur de Mulroney à partir de fausses perceptions.
Brian Mulroney est quelqu'un de généreux et très fidèle en amitié. Pour le connaître véritablement,
il faut lire son autobiographie où il se dévoile d'une façon intime. Ceux qui le connaissent, l’aiment
et le respectent.

Dans le cas du Premier ministre, son grand talent était celui de rassembleur et surtout de grand
communicateur. Vers la fin de son deuxième mandat, une sorte de fatigue médiatique s'était installée
et la communication passait moins bien, mais l'année 1984 était une période d'euphorie.
L'élection du 4 septembre 1984 avait procuré 211 sièges de députés sur un total possible de 282.
Brian Mulroney avait su utiliser les sondages et les techniques modernes de marketing pour créer
une vague de popularité à son égard. D'ailleurs, on dit que l'élection a littéralement été remportée
en utilisant les médias, surtout lorsqu'il a levé son doigt à la télévision nationale devant le
Premier Ministre sortant John Turner, lors du débat télévisé, et qu'il lui a dit: "You have a choice...",
en parlant des nominations politiques que les Libéraux avaient effectuées juste après le
départ de Pierre E. Trudeau.

Les années 1984 à Ottawa étaient des années d'espoirs pour l'équipe qui entourait "Brian".
On voulait changer le système et gérer en utilisant les techniques de l'entreprise privée, c'est à dire,
efficacité et rendement sur l'investissement. Malheureusement, le Gouvernement est un machine
lourde et le Premier ministre a vite compris qu'il fallait s'adapter au système et travailler avec les
spécialistes en affaires gouvernementales plutôt qu'avec des spécialistes en redressement
d'entreprises privées. On ne gère pas un Gouvernement comme on gère une grande entreprise.

J'ai toujours conservé un certain contact avec Brian Mulroney bien que je ne le fréquente pas.
Je le croise, une fois ou deux par année, et on se dit bonjour. Mais je l'ai toujours admiré et je
l'admire encore. Il est un peu comme l'entraîneur d'une équipe de hockey qui aurait gagné la
Coupe Stanley, dans ce cas-ci: l'élection de 1984.

Pierre Péladeau disait souvent être comme un entraîneur de hockey et que son équipe était Quebecor.
Il était derrière le banc et il motivait ses joueurs pour gagner. Péladeau et Mulroney se ressemblent
beaucoup en ce sens qu’ils sont de grands communicateurs qui aiment diriger et s’entourer
d’une équipe gagnante.

Mulroney a choisi la politique et il accepta de se soumettre au bon vouloir des électeurs tandis que
Péladeau voulait décider lui-même de ses actions. Il ne pouvait accepter de se soumettre à un
vote populaire.

Les deux hommes avaient également ce désir d’être reconnu comme des hommes honnêtes.
Péladeau admettait être dur et parfois méchant mais jamais, répétait-il, il n’avait volé 5 cents
à quelqu’un. Mulroney lui aussi tient à son image et à sa réputation. Sa réaction face à l’affaire des
billets de 1000$ est la démonstration qu’il n’est pas un voleur et qu’il a une conscience.
Brian a accepté de l’argent en comptant qu’il a reçu de Karlheinz Schreiber et il a manqué de jugement
en l’acceptant mais il était suffisamment intelligent et au courant des lois pour arrêter juste avant de
commettre un crime. Il a déclaré la somme à l’impôt et rien d’illégal ne s’est produit.

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Pierre Péladeau en
compagnie
de Lucien Bouchard
lors d'une visite
au Saguenay Lac St-Jean  
après les inondations
en  juillet 1996
Brian Mulroney et René Lévesque en compagnie de Pierre Péladeau
en haut:
Brian et Mila Mulroney
au Manoir de Baie-Comeau
le 4 septembre 1984
(Photo par Bernard Bujold)




à gauche:
René Lévesque
(Photos par Bernard Bujold)