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J'ai épousé un compte en banque... Article publié dans le Magazine Clin d'Oeil - Montréal Quebecor - Tous droits réservés Édition de Novembre 2006 Lien Internet avec magazine original D’un côté, des filles jeunes, belles et célibataires en quête d’une existence dorée. De l’autre, des hommes friqués, prêts à offrir une vie de rêve à ces croqueuses de diamants. Qui sont donc celles qui troquent l’amour contre un train de vie qui rime avec «jaguar-dollars-caviar»? Par Laurence Garavelli N’zaou Après la période durant laquelle les femmes recherchaient l’autonomie financière et le prince charmant, voici que certaines veulent maintenant trouver un roi de la finance. En tout cas, si l’on en croit certains signes... Car chercher un mari en fonction de sa richesse n’est pas décrié comme autrefois. Ce n’est plus une honte et ça n’a rien à voir avec les mariages arrangés de nos arrière-grands-mères. C’est un choix assumé et, mondialisation oblige, un échange qui en vaut bien un autre et qui obéit aux lois de l’offre et de la demande. On donne sa jeunesse, sa beauté, du sexe et on obtient en retour luxe et opulence. Les filles qui sont accros du «tout, tout de suite» défendent leur choix haut et fort. À preuve, sur les sites de rencontres, on retrouve de plus en plus souvent des annonces de ce genre: «JF canon recherche H riche pour vie dorée à deux. Villa et yacht bienvenus.» Et l’amour dans tout ça? Eh! on ne peut pas tout avoir... Et puis, l’idéal amoureux n’a plus la cote, comme le démontrent le taux de divorce record – un mariage sur deux se solde par un échec – et les déconvenues sentimentales des people. Ces derniers temps, le petit écran en fait même ses choux gras. Ainsi, cet été en France, une des téléréalités les plus prisées a été Comment épouser un milliardaire. Même phénomène dans le cas des téléséries. Dans Beautés désespérées, par exemple, on présente la gentille nymphette de service, qui, même si elle a épousé Monsieur pour ses stock-options, se trouve être une fille somme toute sympa. Aux États-Unis, à Atlanta, Leidra Lawson, célèbre sugar baby, organise des séances de coaching pour aider ses clientes à trouver un mari riche comme Crésus. Patrick Swan, lui, est styliste à la célèbre agence Seventy Thirty, qui met en contact les personnes fortunées. Il transforme les jeunes clientes en vrai canons de beauté pour ces messieurs pleins aux as. En librairie, les ouvrages sur le sujet se multiplient: How to Marry the Man and the Money, de Ivana B. Rich, ou How to Snare a Millionaire, de Lisa Johnson. La chasse est donc officiellement ouverte et le gibier n’a qu’à bien se tenir. Il faut évidemment consentir un effort, mais le jeu en vaut la chandelle. Alors, combien réussissent l’exploit de passer la bague au doigt du millionnaire? Selon des études sérieuses menées par les sociologues François Herant et Michel Bozon, pas beaucoup, hélas… Dans les faits, les possibilités de rencontres sont beaucoup plus grandes entre personnes du même milieu, puisque les lieux que fréquentent les gens riches sont généralement réservés à cette «caste» et très exclusifs. Pour déjouer ces funestes probabilités, il faut donc recourir à des armes de séduction massive afin de prendre dans ses filets le détenteur de carte platine. L’avis du psy Souvent, le besoin irrépressible d’argent dans la relation amoureuse agit comme un remède pour combler des blessures subies pendant l’enfance: un deuil, une dépression, un manque. Dans ces histoires où la richesse sert de moteur, il n’y a pas véritablement d’espace pour une relation sincère, puisque l’autre n’est qu’une «pompe à fric». Le pouvoir et le luxe – bref, l’argent, lorsqu’il devient un leitmotiv omniprésent – altèrent la personnalité et le discernement, et décuple l’ego. On est aveuglé par l’opulence, protégé par le rempart de l’argent; ainsi, on a peur d’aimer, de s’engager et de révéler ses failles. La seule souffrance est alors la crainte de la vieillesse. Car les femmes, dans ces relations artificielles, sont souvent persuadées qu’une fois leur beauté altérée, elles ne seront plus désirables et donc rejetées. Les voilà, réduites au rang de poupées. Dès lors, elles n’auront de cesse de courir après leur jeunesse perdue, en proie aux tourments et condamnées à avoir recours à la chirurgie esthétique, aux régimes draconiens et autres outils au service de la superficialité. Svetlana, 24 ans Je suis arrivée à Montréal en 2004. Je suis Russe et j’ai épousé un homme important. À Saint-Pétersbourg, j’étais mannequin dans une petite agence et je vivotais. C’est ma bookeuse qui m’a parlé de l’agence de rencontres Viktoria, qui cherchait des filles pour de riches Occidentaux. Je savais que j’avais de bonnes chances. Je suis blonde, grande et je parle couramment l’anglais. Je ne voulais pas d’une petite histoire. Si je partais, c’était pour marier un riche et pour que ma famille soit fière de moi. J’ai rencontré trois hommes. Un Finlandais, mais il avait déjà trois filles. Un Espagnol qui ne parlait pas du tout l’anglais et, enfin, Brandon. Il a 58 ans et possède une usine de composants électroniques. Ça s’est fait sans passion, mais avec tendresse. Je respecte mon mari, même si je ne l’aime pas. Ma job à moi, c’est d’être jolie, de tout organiser dans la maison, de préparer les vacances et de faire en sorte qu’il soit satisfait. En contrepartie, j’ai tout ce que je veux: la liberté et les voyages. Quand je le désire, je vais voir ma famille, ou j’invite ma mère ici. Dans 10 jours, je vais subir une chirurgie mammaire. C’est un projet que je caressais depuis longtemps déjà, et Brandon trouve que c’est une excellente idée. Nous allons aussi acheter une nouvelle maison. Comme j’ai décidé d’en concevoir les plans, je vais prendre des cours de décoration. Je me reconnais assez bien dans les femmes canadiennes. Elles savent ce qu’elles veulent et moi aussi. Jusqu’à présent, j’ai plutôt bien réussi... je crois. Suzanne, 28 ans Je devais avoir cinq ans quand j’ai décidé d’être riche. Lorsqu’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais: «Avoir une belle maison et un mari plein aux as.» Je ne me suis jamais vue dans un boulot et je n’ai jamais fait de plan de carrière. Pour moi, mon avenir passerait par mon futur conjoint. C’est à travers lui que j’allais briller et que j’obtiendrais un cerain statut et le respect. Je n’ai jamais été douée pour les études. En revanche, j’ai toujours excellé en matière de séduction. Ma mère me dit que, lorsque j’étais petite je faisais tout pour capter l’attention des gens, en particulier celle des hommes. C’est comme une seconde nature. Je ne vais pas faire de psychologie à deux sous, mais je pense que l’absence de mon père a dû jouer. Je suis la cadette d’une famille de trois enfants, et ma mère a travaillé fort toute sa vie. Elle en a bavé pour joindre les deux bouts et a toujours craint de ne pas y parvenir. Je me suis juré que ça ne m’arriverait pas. Alors, pour commencer, j’ai séduit mes copines. Je convoitais aussi les garçons en fonction de leur notoriété et j’arrivais toujours à mes fins. Vers 15 ans, j’ai jeté mon dévolu sur la «pauvre petite fille riche» du collège, celle que tout le monde rejetait et qui était mal dans sa peau. J’ai été accueillie comme le messie dans sa famille et, à partir de ce moment, tout un monde s’est offert à moi. D’abord les anniversaires, puis les garden-partys et, pour finir, les week-ends au manoir à la campagne. Je n’avais plus qu’à me servir, et j’ai choisi comme conjoint celui qui était de loin le plus riche: le frère de ma «meilleure amie» Karen, 24 ans Je suis une fille plutôt mignonne. Une bombe, non, mais j’ai un joli visage et surtout un regard profond qui plaît! En plus, je possède un diplôme en histoire de l’art; pas une maîtrise, mais c’est suffisant pour tenir une conversation intéressante. J’ai eu beaucoup d’aventures avec des étudiants. À chaque fois, je m’entêtais à vouloir les changer, les relooker ou faire disparaître leur côté macho. Ils n’étaient jamais assez bien, toujours fauchés et, surtout, leur manque d’ambition me crispait. Je méritais mieux. Durant l’été 2001, j’ai travaillé comme femme de chambre dans un palace de la côte est des États-Unis. L’endroit grouillait d’hommes d’affaires qui s’ennuyaient à mourir et ne demandaient qu’à s’encanailler. Le matin, quand j’arrivais dans les chambres désertes, je remarquais, complètement fascinée, les restes de foie gras du souper de la veille, les costards Yves Saint Laurent dans le placard, les valises Vuitton, les magazines sur le golf, les billets d’avion Los Angeles-Paris… Un soir, je suis revenue traîner au bar de l’hôtel pour en draguer un. Quand la première proie en Armani s’est approchée, je lui ai soufflé: «Essayez le Dom Pérignon, il est irrésistible.» Aujourd’hui, je sors avec Stephen, un ours bedonnant de 46 ans, plutôt sympa. Et devinez qui accueille maintenant le service aux chambres en peignoir Christian Dior? En 2003, il y avait 330 000 millionnaires au Canada. Leur nombre croît à un rythme fulgurant: ils seront 900 000 en 2010. L’enquête ne dit pas s’ils sont tous célibataires! Sources: Rapport sur la richesse mondiale 2003 de Merril Lynch/Cap Gemini Ernst & Young. Terrains de chasse Les grandes maisons de ventes aux enchères sont à coup sûr des terrains à privilégier. Elles grouillent de milliardaires en goguette, comme chez la très réputée Sotheby’s (www.sothebys.com.) À Londres, un des repères pour fils à papa est L’Attica, la boîte du West-End. Et pour les plus pressées, il reste le site incontournable des milliardaires esseulés: www.millionairesclub123.com. C’est gratuit pour les filles mais, eux, ça leur coûte pas moins de 10 000 $US! Inédit: un Salon du millionnaire a été créé récemment pour les rich and famous en mal d’idées shopping! Le prochain aura lieu à Amsterdam du 7 au 11 décembre 2006 (www.millionairefair.com). -30- |